Avril est le mois de l’autisme au Québec. Dans plusieurs
régions, des organismes comme Autisme Québec, la Fédération québécoise de
l’autisme et des Centres de santé et services sociaux (CSSS) organisent des
activités de sensibilisation. À mon collège, nos étudiants TSA ont décidé de
tenir un kiosque d’information afin démystifier les troubles du spectre de
l’autisme. Je m’attends à ce que cette année, cette campagne de sensibilisation
ait plus de visibilité que jamais. Pourquoi ? C’est que l’autisme, à tort ou à
raison, est à la mode dans les médias. Sans trop pouvoir l’expliquer, les journalistes
et les chaines de télévision aiment en
parler. Le public s’y intéresse tout autant. Cela a des avantages bien
évidents : d’une part, le public constate que les troubles du spectre de
l’autisme sont plus fréquents qu’on ne le pense. Aussi, il découvre que les personnes qui sont un TSA sont
intelligentes et réussissent à faire leur chemin dans la vie, au contraire de
la perception courante des années 1990 où on associait autisme et déficience
intellectuelle.
Toutefois, cette visibilité, et surtout l’utilisation de «
success stories », peut être un couteau à double tranchant. Les médias tendent parfois à créer des mythes
et généralisations indues. Ils aiment raconter des histoires intenses, qu’elles
soient positives ou négatives. Après avoir raconté pendant des années des
histoires d’horreur d’enfants autistes enfermés à jamais dans leur monde, on
parle maintenant de génies autistes qui accomplissent des merveilles. C’est
bien, mais ça reste aussi rare que les autistes muets. La vingtaine d’étudiants
TSA avec qui je travaille a toutes sortes d’habiletés, mais ils sont tous « normaux ». C’est ça, je crois,
le gros défi de la démystification de l’autisme. C’est de réussir à parler des
TSA comme un profil différent mais normal, au sens où mes jeunes ont plusieurs
forces, ont des talents, mais aussi des fragilités et des limites, comme tout
le monde. Ce qui les distingue est la combinaison de forces et de limites qui
est peu fréquente ou inhabituelle. Et cela leur pose bien des embûches. Ils ont
encore besoin d’aide et de soutien.
C’est ce que nos jeunes feront valoir au courant du mois
d’avril. Je les félicite pour leur dévouement et leur implication. Petit à
petit, ce nouveau discours au sujet de l’autisme va faire son chemin, j’en suis
convaincue.
Pour plus d’informations sur le mois de l’autisme ou les activités
qui se déploient un peu partout au Québec, visitez le site d’Autisme Québec http://www.autismequebec.org et
celui de la Fédération québécoise de l’autisme http://www.autisme.qc.ca .
En terminant, si vous voulez en savoir plus sur le travail
que j’effectue avec les étudiants du collège Montmorency, il y aura un
reportage diffusé le 7 avril 2014 à 9h30 à l’émission Alors on jase, à la
télévision de Radio-Canada.
Bon mois de l’autisme à tous !
Émilie Robert, c.o.
Émilie Robert, c.o.
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